Parole de Carolos – Eva Dusaucy et Ludovic De Maeyer, coprésidents de la Scout Silver Cup – Prêts, comme toujours !
Temps de lecture : 7 minutes

« Scouts toujours ? Prêts ! ». Le mantra de leur mouvement anime et galvanise Aratinga et Lycaon, alias Eva Dusaucy et Ludovic De Maeyer, 43 ans (à deux), quand ils sont invités à présenter l’édition 2024 de la Scout Silver Cup.

C’est le plus gros rassemblement scout de la région. Il aura lieu le 16 mars au Collège Saint-Michel de Gosselies.

Ils en sont les coprésidents.

Prêts, ils le sont. Une question sur le fonctionnement pratique de leur binôme et feu !, c’est parti pour une course d’une heure menée tambour battant. Ils ne présentent pas, ils déroulent.

Un seul président, ça fait trop honorifique

« C’est plus chouette à deux, dit Ludo. Un seul président, ça fait trop honorifique ou trop manager. Avec la coprésidence, il y a plus de choix, de réflexion avant la prise de décision. Et on est mieux dans le contrôle, plus efficace, aussi ».

Eva appuie. Relisant les notes, on n’est plus tout à fait sûr qu’elle n’ait pas tiré un bout de ce premier relais. Aussi volubiles l’un que l’autre, ils se passent le témoin naturellement, sans jamais s’interrompre. Comme un chœur à deux voix, fluide et précis, qui maîtrise parfaitement la partition. A peine un court solo plus personnel pour accrocher l’oreille.

  • « Aucune appréhension ? », demandions-nous comme un parent qui ne parviendrait à masquer quelque doute, vu l’ampleur de l’organisation (deux mille participants, des supports impressionnants, un encadrement minutieux…)
  • « Non, aucune enfin, si, il y a chaque année un stress : la météo. S’il pleut et qu’il fait froid c’est moins gai, forcément », dit Eva. Qui rappelle qu’à sa première participation, à l’âge de 8 ans, elle était frigorifiée par une pluie glaçante.
  • 8 ans ?
  • « Ce sont les plus jeunes.  Il y a trois catégories de participants qui correspondent aux louveteaux (7-12 ans, aux Eclaireurs (12-15) et aux pionniers (15-17). Ils ne sont pas mélangés dans les compétitions. Ils concourent entre eux  et font partie d’une équipe, leur unité qui additionne les points. Le vainqueur est l’unité qui en a le plus. C’est tout simple. »
Des rivalités, il y en a, bien sûr, mais ça reste bon enfant
  • Aucun risque de débordement ?

Etonnement amusé du tandem, limite ironique. Du style : avec quoi il vient, ce peureux ? Il nous faut préciser, un brin penaud, que tout de même, la compétition car c’en est une, une vraie, avec ses rivalités et d’éventuelles contestations, pourrait provoquer des tensions, voire attirer des provocateurs…

Eh bien non. En tout cas, pas jusqu’ici.

Plus proche des Jeux Intervilles que des JO

« Des rivalités, oui il y en a, surtout entre les plus grosses unités, Marcinelle, Mont-sur-Marchienne, Gerpinnes, Montigny-le-Tilleul, Loverval. Mais cela reste bon enfant. C’est plus proche des Jeux Intervilles que des Jeux olympiques où le fameux « L’important, c’est de participer » n’occulte pas les avantages financiers que représentent, aussi, les médailles.

L’important, c’est le côté ludique des joutes et la mise en valeur de l’esprit scout, basé sur l’entraide, la cohésion des groupes, le respect de la nature ». 

Le règlement est on ne peut plus clair. C’est « la » référence pour l’organisation. Eva et Ludo n’ont aucun embarras à le citer.

« L’objectif de tout participant à la Scout Silver Cup est de rencontrer d’autres scouts et guides et de s’amuser avec eux aux nombreuses activités qui sont proposées. Cela n’empêche pas la motivation, ni la combativité mais les affrontements sont avant tout amicaux et fraternels. Ce n’est pas une compétition sauvage. Le fair-play est de rigueur, dans la bonne humeur. » 

La stricte application des consignes dépend de la qualité de l’organisation.

Trente « cellulards », ni plus ni moins »

Trente « cellulards », six équipes

« Nous sommes trente cellulards (entendez les membres de la cellule organisatrice) dont nous deux qui chapeautons. Demain (lire : samedi 10 février) nous avons la traditionnelle mise au vert où nous balisons point par point toute la préparation et le timing de la journée.

La cellule est divisée en six équipes. Les « games » créent les jeux. La logistique gère l’acheminement du matériel et la construction des supports des compétitions. L’équipe des décors le fait pour le thème qui change chaque année – cette année, c’est le safari. L’administratif, inutile de préciser. L’IC, c’est-à-dire « l’intelligent cellule » s’occupe des inscriptions et les bénévoles. Enfin les RELEX, pour relations extérieures ont la responsabilité du sponsoring et des contrats publicitaires, traitent avec les sponsors et la publicité. »

Trente cellulars, pas un de plus : le nombre est immuable. Un départ, généralement au terme des études, est systématiquement remplacé, selon une formule de parrainage. Il y a suffisamment de candidats potentiels pour éviter un « entre soi » stérile. Et les aînés qui cèdent le témoin ont suffisamment de maturité pour jauger la qualité des éventuels remplaçants qui doivent d’abord être en phase avec le projet.

Eva, Ludo et Martin, le trésorier

Quant au nombre de participants, il est bloqué à deux mille.

« Dès que nous déclarons les inscriptions ouvertes, c’est complet en moins d’une minute ! Nous pourrions en accepter beaucoup plus, mais nous avons fait le choix de ne pas pousser dans le gigantisme. Augmenter encore, c’est prendre le risque de ne plus assumer et de casser le bel état d’esprit dont nous garantissons la continuité. »

Sage propos.

La Scout Silver Cup a bien grandi depuis sa création en 1996. On la doit aux pionniers de la troupe du Collège du Sacré-Cœur. Eva et Ludo n’étaient pas nés. Wapiti, alias Antoine Tanzilli, 16 ans à l’époque, directeur de la Régie communale autonome de Charleroi, en était. Il nous racontera les débuts après l’interview.

D’abord une simple fête d’unité

« L’idée vient des deux chefs Marsouin et Grizzly, alias Bertrand Loute et David Van Drooghenbroeck et de quelques pionniers motivés dont je faisais partie. Nous pensions organiser une belle fête d’unité avec des jeux gonflables. Vu le coût, il fallait avoir plus de participants que les seuls membres de l’unité. On a fait la tournée des unités de la région De fil en aiguille c’est devenu une grosse journée de jeux organisés par les pionniers. On était 450, ce fut un carton. La machine était lancée.

  • Pourquoi le nom ?
  • Du pur marketing. Un brainstorming à 10, chefs et pios. Il fallait Scout et comme c’était une compétition, la Cup est venue assez vite.  Gold n’était pas top. Un scout, a lancé « Silver Cup ». C’était emballé. »
Si l’unité fondatrice n’existe plus, le foulard de la mascotte, en porte les couleurs.

Emballé, Antoine l’est toujours, fidèle au poste, parmi les bénévoles.

Ah ces bénévoles ! S’il n’y a pas d’adulte dit de référence dans le staff organisateur, contrairement à certaines unités, on retrouve parmi les aidants qui s’occupent surtout de l’intendance, bon nombre d’anciens scouts, d’amis et de parents, aussi enthousiastes – si pas davantage – que les compétiteurs.  

Les premières éditions ont eu pour cadre le parc Reine-Astrid avant de migrer au Centre de Délassement de Marcinelle, plus adéquat et depuis 5 ans, de s’épanouir au collège Saint-Michel de Gosselies.

Hommage aux pionniers, dans le premier sens du terme : si l’unité fondatrice n’existe plus, le foulard de la mascotte, un éléphant, en porte les couleurs.

Elargie à d’autres régions

La majeure partie des équipes sont issues de la région. La Scoute Silver Cup a souhaité élargir le cercle des participants. Opération réussie. Il n’est plus nécessaire de faire de la promotion. Les unités des provinces de Namur et du Brabant, voire de plus loin ont bien intégré le principe de s’inscrire au quart de tour !  

Les atouts ? Outre la rigueur de l’organisation, les progrès se trouvent dans la créativité des épreuves.

L’attraction mythique, rude et spectaculaire

« Le fameux mur des champions, est l’attraction mythique, qui exige à de la force et du sang-froid. D’abord prêté par la Défense, il a ensuite été construit par les scouts. C’est l’une de nos fiertés. Nous sommes reconnus pour proposer des activités spectaculaires, toujours bien sécurisés. »

De fait, à voir les photos, ces escalades, ça en jette. On est loin des tirages à la corde ou des prises de foulard.

Du costaud !

Et si le succès de la Silver Cip venait de l’aspect éphémère de la transition ? 

Les coprésidents ne restent pas plus que deux ou trois ans en place. Juste le temps de maintenir la Silver Cup sur ses bons rails. Sitôt à leur poste de responsabilité, ils songent à la suite. Ils évitent ainsi la tentation trop souvent présente dans des associations ou des organisations, d’une direction incarnée par une seule personne qui s’identifie si fort à sa mission sacrée que la pérennité de l’organisation s’en trouve menacée.

En fait d’identité, la Scout Silver Cup est enracinée dans le terreau carolo, soutenue, au-delà de sa référence pédagogique propre, par la Ville dont l’apport logistique est salué et par une kyrielle d’entreprises et de sponsors que l’initiative enchante.

Comme si chacun retrouvait l’élan de sa propre jeunesse.

On ajoutera que chaque année, la Scout Siver Coupe verse une partie de son bénéfice à une association ou à un engagement propre.

Le rassemblement, point d’orgue de la journée

Tradition familiale

Ludovic et Eva sont encore étudiants. Lui dans l’évènementiel, elle en future ingénieure spécialisée dans les sciences du vivant. Comment et où voient-ils leur avenir professionnel qui déjà se dessine ?

Eva sourit. A un an de son master, elle mesure les possibilités offertes pour des jeunes qui ont choisi de se consacrer à ce secteur en plein développement. « Sans vanité, je ne pense pas à avoir de souci de trouver en emploi dans ces matières qui tant pour la recherche que pour la production font de Charleroi un des sites les plus performants du pays. On ne le sait pas encore assez à l’extérieur.
Cela me plairait d’autant mieux d’y travailler que j’ai un attachement particulier à notre ville. Bien que domiciliés à Montigny-le-Tilleul, mes parents nous emmènent, mes sœurs et moi depuis que nous sommes toutes petites, chaque samedi pour manger un bout à Charleroi. C’est une tradition familiale. »

La ville du « reviens-y »

Ludovic sourit. L’air de dire qu’il n’a pas besoin d’un rendez-vous hebdomadaire pour se nourrir de sa ville, de sa région où il a tissé un maillage serré de relations et développé une connaissance avisée du monde de l’Horeca. Boule de dynamisme, il a un projet neuf et trois idées par jour. Inventif, entreprenant, à l’aise partout, il n’exclut pas le principe de bosser ailleurs, a déjà eu quelques touchettes professionnelles.

« Mais je ne reste jamais longtemps sans retrouver Charleroi. C’est la ville du « reviens-y ». Pas seulement parce que comme Eva, j’y suis attaché. Tout reste à faire ici. »

J’y reste ou j’y reviens : Paroles de jeunes – et vrais – Carolos !

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