Lodelinsart résonne à nouveau des éclats de voix et des applaudissements chaleureux.
Chaque année, au creux de l’hiver, le Petit Théâtre de la Ruelle s’embrase des jeux de mots, des chants et des clins d’œil à la vie carolo.
La revue annuelle des Molières et Mocassins y fait figure d’institution, scrutant avec humour et tendresse l’actualité de la région.
L’édition 2025, concoctée par le journaliste chevronné Didier Albin, ne déroge pas à la règle : c’est une fresque bigarrée des derniers mois à Charleroi.
Le quotidien carolo, entre poésie et ironie
La trame de cette revue oscille entre rires francs et poésie douce-amère.
Les spectateurs, plongés dans une ambiance conviviale, se retrouvent au cœur d’un spectacle où l’on parle d’eux, de leur ville, de leurs joies et de leurs tracas.
Car Charleroi fait face à des défis que la troupe met en lumière avec une ironie piquante.
L’amour des Carolos pour leur ville, si souvent tourné en dérision par l’extérieur, est ici célébré.
Et quand on évoque les petites absurdités du quotidien – comme cette entreprise ayant rénové par erreur un pont voisin de celui prévu – le public rit de bon cœur.
Des sujets qui touchent au cœur de la ville
La revue aborde avec légèreté et humour des sujets parfois sources de tensions sociales.
L’inquiétude des allocataires, face à la crainte de voir baisser des prestations, y est abordée avec des questions sérieuses posées dans une mise en scène hilarante.
Les élections communales d’octobre dernier, leurs résultats parfois inattendus, les négociations ardues pour constituer des majorités politiques : autant de thèmes que Didier Albin traite avec son sens aigu du détail et son regard à la fois critique et bienveillant.
En filigrane, la propreté de la ville, une question récurrente pour les Carolos, revient comme un refrain, oscillant entre satire et réflexion.
Une invitation à la fête carolo
Jacques Delmeire et Salvatore Vullo, les piliers de cette revue depuis plus de vingt ans, dirigent une troupe où chacun semble habité par l’esprit de Charleroi.
On sent leur plaisir de jouer, d’interagir avec un public fidèle qui, lui aussi, devient acteur du spectacle.
Dans cette bulle éphémère, on chante, on rit, on réfléchit.
On célèbre Charleroi dans toute sa complexité, sa diversité, sa richesse et son inlassable énergie.
Pour ceux qui veulent voir la ville autrement, pour ceux qui cherchent un moment de détente teinté d’intelligence, pour ceux qui souhaitent simplement s’offrir une soirée entre Carolos, il n’est guère de meilleure adresse que le Petit Théâtre de la Ruelle, le temps de la revue des Molières et Mocassins.
Une tradition, une fierté, un éclat de rire à ne pas manquer.