Un constat
Dans de nombreux quartiers de l’entité de Charleroi, un constat s’impose : la qualité des infrastructures publiques (essentiellement les routes et les trottoirs) mérite d’être largement améliorée.
Des causes multiples
Sans rentrer dans le détail, ni faire le procès du passé, l’état de dégradation de notre réseau routier a été causé par la conjugaison de plusieurs facteurs depuis la fusion des communes en 1977 :
- L’insuffisance et la complexité de mise en oeuvre au cours des dernières décennies des moyens régionaux strictement dévolus à la rénovation de voiries et d’espaces publics communaux (c’est d’ailleurs assez largement le cas pour l’ensemble des villes et communes de Wallonie) ;
- L’incapacité structurelle des services administratifs communaux pendant des années à préparer rapidement un nombre suffisant de dossiers pour parvenir à exécuter les dispositions budgétaires relatives aux investissements en voirie. L’accent a principalement été mis pendant trop longtemps sur les opérations de maintenance ou les petites réparations (bouchage de nids-de-poule notamment) plutôt que sur la mise en place de plans d’investissements plus ambitieux (travaux de remplacement de revêtement) par un personnel technique et administratif plus qualifié et dédié à la préparation et au suivi de ces plans ;
- Les priorités budgétaires communales qui rattachaient généralement un financement communal à l’obtention d’un subside régional, octroyé selon un calendrier et des priorités régionales, pas toujours adaptées aux besoins spécifiques et techniques de notre réseau. Dans certains cas, la spécificité des besoins de rénovation du réseau routier imposent d’aller au-delà des programmes de subventionnement mis en place par l’autorité régionale.
Un plan articulé autour de deux axes
Sous cette mandature (2012-2018), nous avons décidé de mettre en place un plan d’investissement doté de moyens budgétaires largement accrus qui s’articule autour de deux axes principaux :
- D’une part, en financement propre, un programme de remplacement de revêtement (« lifting »), pour des voiries qui ne sont dégradées qu’en surface, mais dont les fondations sont bonnes,
- Une enveloppe de plus de 5 millions d’euros y est consacrée chaque année ;
- D’autre part, dans le cadre d’un financement conjoint avec la Wallonie, un programme de rénovation en profondeur (« chirurgie lourde »), pour des voiries qui nécessitent une thérapie de choc (fondations, égouttage, etc.),
- Une enveloppe globale de 27 millions d’euros (financée 50/50 par la Ville et la Wallonie) y est consacrée pour la période 2012-2018. (Ci-joint : la liste de rues prévues dans ce programme.)
Pour plus de détails sur ces deux axes d’intervention, consultez l’article ci-joint.
Un objectif stratégique en termes de qualité du réseau routier et des espaces publics
La combinaison de ces deux axes d’investissement nous permet d’augurer une rénovation de 25% des voiries communales sur la période 2012-2018.
A ce stade, le rythme est tenu, avec la rénovation de 46 rues en 2015 notamment et de (bientôt) 80 rues en 2016 (61 sont déjà achevées à ce jour). Les dispositions budgétaires ont été prises dans le cadre du Plan pluriannuel d’Investissements de la Ville de Charleroi jusque 2018.
De manière assez schématique, cela nous conduit – pourvu que la politique d’investissement mise en place soit maintenue sur le long terme – à une rénovation de l’ensemble du réseau routier communal sur 4 mandatures, soit tous les 24 ans.
Le rythme de rénovation moyen d’une voirie tous les 24 ans doit nous permettre, sur le long terme, de garantir des espaces de vie de qualité dans l’ensemble des quartiers de l’entité.
Un objectif stratégique en termes de bonne gestion des finances publiques
Le fait de ne pas se cantonner systématiquement et quasi-exclusivement à des travaux de rénovation lourde, mais de prévoir également un programme permanent de rénovation légère de nos voiries communales est la meilleure manière d’assurer la gestion de nos finances publiques sur le long terme, compte tenu des coûts très importants liés aux travaux de rénovation lourde. Un excellent article de l’Union des Villes et Communes de Wallonie fait le point sur ce sujet.