Clara Huwart : N’écoutons pas les fatalistes
Temps de lecture : 7 minutes

Tu entames ta dernière année de droit : avec quelles perspectives pour la suite ?

Je partirais pour le Barreau à Charleroi mais je ne me bloque pas trop. J’examinerai les opportunités.

Ta maman est espagnole. Qu’elle est l’influence sur l’éducation, la mentalité ?  Quelle est la part espagnole qui vibre en toi ?

Avec deux grands-parents espagnols, on a forcément un autre ancrage que le belge. On découvre les façons de faire d’un autre pays qui ne sont pas les mêmes que les nôtres.

« On a toujours cette attirance pour l’Espagne, l’envie de connaître nos racines »

C’est complémentaire. Maman est née en Belgique et a reçu une éducation plus ou moins belge. Et je n’ai pas vraiment le caractère espagnol.

De la famille en Espagne? Dans quelle partie ?

Ils habitent à Bilbao, au Pays basque donc, dont c’est la plus grande ville.

Mes grands-parents maternels sont originaires de Burgos en Castille. Et puis il y a ma sœur aînée. Elle s’est installée à Madrid puis à Bilbao. Nous y retournons chaque année. On a toujours cette attirance pour l’Espagne, l’envie de connaître nos racines.

Tu es la fille d’une personnalité connue de Mont-sur-Marchienne. La librairie Huwart est une institution. Comment tes parents vivent-ils ton engagement ?

Je tiens à préciser qu’ils ne sont pour rien dans ma décision. Elle est personnelle. Je leur en ai parlé, ils m’ont dit que je pouvais faire mon bout de chemin mais qu’en tant que commerçants, ils resteraient discrets. Il n’y a pas d’affiches au magasin, rien qui pourrait évoquer mon engagement. Je comprends d’ailleurs très bien qu’ils distinguent clairement ma candidature de leurs activités.

« On ne reconnaît pas trop le Charleroi j’ai connu lors de mes premières sorties. Cela me donne envie d’agir ! »

Qu’est-ce qui t’a motivée ? As-tu été contactée ?

Non, c’est moi qui ai fait la démarche. J’étais en vacances en Espagne après les élections du 9 juin. C’est seulement la deuxième fois que je votais et en lisant les programmes des partis, je me suis rendu compte que j‘avais rarement été aussi d’accord avec les idées et les propositions d’un parti ! J’étais d‘accord à 95% avec les Engagés.

Je me suis dit alors : pourquoi ne pas me lancer à Charleroi ? Que je trouve en déclin par rapport à ce que j’ai connu il y a 10 ans et que ça m’énerve…

Je ne suis pas la seule. Des copains carolos ou d’un peu plus loin me disent qu’ils ne vont plus prendre un verre à Charleroi. Au temps de nos premières sorties, nous avons connu le Manolo et le Nauti qui étaient bondés.

Maintenant, ça l’est uniquement quand il y a des évènements.

Je suis sortie de l’école secondaire à il y a 6 ans et on ne reconnait plus trop dans la ville. C’est quelque chose qui me fait de la peine. Et surtout qui me donne envie d’agir !

En débat avec les jeunes FGTB et les jeunes CSC

« « Elle doit faire de la politique » »

T’intéressais-tu à la politique avant de poser ta candidature ?

J’ai toujours été intéressée par la politique. J’ai d’ailleurs commencé par des études de sciences politiques avant d’opter pour le droit qui me parlait davantage.

Ma première année date de mon entrée en secondaire. Je voulais voulu être déléguée de la classe et j’avais mis des affiches politiques dans l’école pour mon élection ! Des profs ont dit : « elle, il faut qu’elle fasse de la politique, elle est convaincante ».

Un beau compliment…

Qui m’a toujours trotté dans la tête.

12 ans plus tard, comme les élections communales arrivaient et que je me reconnaissais dans les Engagés, j’ai parlé à une amie de mon intention de me présenter. Elle m’a dit : « tant que ton cerveau ne te dit pas « non », qu’il n’y a pas de blocage, seulement un doute, c’est bon. » J’ai réfléchi. Je n’avais pas peur de l’engagement, mais craignais d’en avoir trop sur le dos.

J’ai envoyé un message à Ismael Nuino, aujourd’hui député, que je connaissaisn qui m’a guidé vers Eric. Il m’a reçu deux jours plus tard. C’était OK.

Mais ce doute ?

Vite surmonté. Si cela ne fonctionne pas, ce n’est pas grave ; j’aurai essayé. Et cela fonctionnera. J’aime faire bouger les choses. C’est mon objectif, à mon échelle.

« Inscrire la valorisation du cadre de vie comme une priorité »

Dans quel domaine comptes-tu t’investir ?

L’environnement. Son importance parait moins ancrée dans la tête des gens que dans d’autres communes. Cela tient sans doute au fait que les travailleurs de l’industrie lourde, la mine et la métallurgie acceptaient des conditions dangereuses pour leur santé, parce que cela faisait partie de leur quotidien sublimé.

Ce n’est évidemment pas une raison pour ne pas agir et faire changer cette mentalité.

Une autre priorité qui n’avait frappé, c’est cette impression de fatalisme qui régnait quand on parlait de la rue de la Montagne. J’ai eu connaissance de cela en écoutant le témoignage de ma sœur aînée. La ville de Charleroi avait proposé à des particuliers de suggérer des projets pour la rue de la Montagne.

Ma sœur et son mari en avaient un. C’était au moment de l’installation de Rive gauche. Une aide financière leur fut proposée pendant la première année. Ils n’ont rien reçu.

Je sais depuis que la transformation de cet axe essentiel est freinée par une personne propriétaire de plusieurs dizaines d’espaces vides. Bien utilisés, ils contribueraient à faire revivre la rue. De nouveaux projets sont annoncés. La création du campus amènera des centaines d’étudiants. Je veux m’inscrire à fond dans cette revitalisation.

A la remise des prix de la Scout Silver Cup 2024

« Le potentiel extraordinaire de Mont-sur-Marchienne »

Tu pourras toujours demander conseil à tes parents !

C’est vrai que leur réussite est un bon exemple. Ils ne sont pas les seuls ! On a un potentiel extraordinaire à Mont-sur-Marchienne. Que ce soit l’animation commerciale, la référence culturelle, l’immobilier et les possibilités de balades, c’est génial.

Sans oublier les Apéros du Pôle Pastur dans les Jardins du Musée de la Photo…

Oui, bien sûr. C’est une super initiative dont la réussite vient en partie de l’élargissement à toutes les catégories d’âge, les 30-70 qu’on ne voyait pas en si grand nombre à d’autres rassemblements du genre, comme Charleroi Wake-Up qui était un événement de malade !

Je ne vois pas cette dynamique comme une concurrence vis-à-vis du centre. Je n’oublie pas que sommes idéalement situés, aux portes de la ceinture verte de Charleroi. Je lis dans le programme des Engagés que nous proposons que chacune des quinze communes ait une association de commerçants. Et qu’im nous faut stopper l’installation de nouveaux centres commerciaux pour favoriser le développement du commerce local.

La richesse de l’ensemble, c‘est la diversité. Chaque ancienne commune a ses particularités.

« Barak Obama : l’inspiration »

Des personnalités politiques qui t’ont marquée, inspirée ?

Euh… non. J’en connaissais de nom, sans plus… Seulement en Belgique ?

Pas nécessairement…

Ah ! Alors, il y a Barak Obama, j’ai adoré sa tchatche et le fait que les choses été bouleversées. D’abord le que c’était le premier président noir. Même s’il était métis, c’est sa référence-là qui frappait les esprits    .  

Ma sœur aînée était aux Etat-Unis à ce moment. Je suivais les débats, passionnants, j’ai vécu comme si j’y étais l’émotion de l’élection. De son double mandat, je retiens le rôle majeur qu’il a attribué à sa femme, Michelle. Elle était bien davantage qu’une « première dame » s’occupant d’œuvres et de causes charitables. Elle agissait comme une vice-présidence qu’elle était par nature, comme dans son couple.

Michelle Obama a contribué à l’élaboration de l’Obama Care, l’assistance médicale qui rapproche es Etats-Unis de nos pays européens en protégeant les gens qui ne savent pas se la payer, alors que Trump veut la détruire.

Ton pronostic pour cette élection ?

J’aimerais Kamala, forcément, mais je reste craintive. J’ai toujours le pressentiment que Trump va passer.

On ne se rend pas assez compte ici, de l’ancrage de Trump dans l’Amérique profonde. En 2016, avec mes parents, lors d’un voyage aux Etats-Unis, nous nous sommes arrêtés au Nevada, un de ces Etats acquis majoritairement à Trump. J’étais sidérée de voir à quel point les femmes pouvaient soutenir un homme qui par ses idées et son comportement les méprise.  

A la Marche Saint-André de Jamioulx d’août 2024, peloton vivandières

« J’adore cuisiner : l’italienne et la nippone ont ma préférence »

Tes loisirs ?

Je suis très fan de cuisine. Je cuisine, dès que je peux. J’adore déguster, découvrir. Ma préférée ? La nippone et l’italienne. Ce sont les plus fines.

J’ai fait 8 ans de judo, mais depuis l’unif, je ne suis pas suffisamment sportive.

Ton urgence pour Charleroi ?

Mettre du vert dans la ville. Elle est trop grise. Quand tu rentres dans la ville par le Boulevard Tirou, c’est gris. Tout est gris : les bâtiments, les trottoirs, les rues. Et il y a peu de gens.

Je voudrais plus d’espaces verts dans le centre, y avoir un lieu de rassemblement. Étendre le patrimoine arboré en milieu urbain. La nature en ville permet de rendre nos espaces urbains plus agréables, d’amener de la fraîcheur dans nos quartiers et de lutter contre le réchauffement climatique. Chacun doit pouvoir disposer, à quelques centaines de mètres de chez lui, d’un espace vert entretenu, valorisé et animé par des aires de jeu de qualité pour les familles.

Une autre urgence est de retrouver des petites enseignes dans le centre. Pour déambuler à l’aise.

Quoi que l’on propose, ce que je veux en pririté, c’est encourager les gens motivés dire qu’ils ne sont les seuls. N’écoutons pas les fatalistes pour qui ça ne sert plus à rien de se rien de se mobiliser.

« Le courage de changer », dit notre slogan.

Du courage et de la volonté, j’en ai. Et les Carolos qui voteront pour les Engagés en ont aussi.

Et ça, ça fait beaucoup !


CV de Clara Huwart

Etudiante (2e master) en droit

Contact

  • Rue Adolphe Max, 36 Mont-sur-Marchienne
  • 0475/73.33.21
  • clarahuwart@gmail.com

Formation

  • CESS
  • Bachelier en droit à l’UCLouvain

Profession

  • Etudiante dans une librairie de 2016- Present
  • Etudiante dans l’horeca WASBAR 2023-2024
  • Etudiante dans l’évènementiel Bevers&Bevers 2022-2024
  • Animatrice mouvement de jeunesse 2016-2020
  • Gestionnaire et vice-présidente d’une ASBL 2023-2024

Qualités 

  • Joviale – Déterminée – Ambitieuse – Carolo

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