Monsieur Goffart, le Conseil communal se réunit ce soir pour sa séance mensuelle. Quels sont les sujets à l’ordre du jour ?
Le sujet qui retiendra certainement le plus l’attention des membres du Conseil communal ce soir sera les incendies qui ont frappé six écoles sur notre territoire la semaine dernière.
Précisément, où en est-on à ce sujet ?
Nous ferons le point à différents niveaux : travaux urgents en vue d’assurer que les enfants puissent être accueillis dans de bonnes conditions, sécurisation des espaces, soutien psychologique aux enfants, aux enseignants, et à toute la communauté éducative, débriefing du Conseil zonal de sécurité qui s’est tenu sur ce sujet. Les dossiers ne manquent pas !
La situation semble s’être calmée, mais il faut rester vigilant.
Dans les différentes interventions, il y a également une question concernant la rue du Centre à Jumet. C’est un dossier que vous connaissez bien…
Oui, c’est un dossier que j’ai géré pendant l’été lorsque j’exerçais les fonctions de Bourgmestre. Depuis des années, la rue du Centre à Jumet est le théâtre d’un nombre invraisemblable de dépôts clandestins. La majeure partie des espaces concernés appartient à un propriétaire privé. Nous avons donc décidé de fermer l’accès à la rue du Centre et nous avons donné un délai au propriétaire pour procéder à l’enlèvement de tous ces déchets qui nuisent gravement à la salubrité du quartier. Tout doit être enlevé d’ici le 1er octobre. À défaut, nous prendrons des mesures d’office.
De quoi s’agit-il ?
Il s’agit d’un pouvoir particulier que la loi accorde au Bourgmestre. Si la sécurité ou la salubrité publiques sont gravement menacées, il peut prendre les mesures nécessaires aux frais du contrevenant, assorties d’une amende administrative pour infraction au Règlement général de police. C’est un processus très efficace, mais il doit être précédé d’un ultimatum clair donné au propriétaire pour qu’il se conforme à la décision. C’est la phase dans laquelle nous nous trouvons actuellement.
Une solution prochaine, donc ?
Nous l’espérons vivement.
Il y a également une question au sujet d’un « bus de shoot ». De quoi s’agit-il ?
La gestion des assuétudes en milieu urbain est un véritable défi. Il est essentiel que les forces de l’ordre et le système judiciaire proposent des solutions efficaces pour faire face à ce type de criminalité.
Cependant, il est tout aussi crucial de trouver des solutions sanitaires et sociales pour aider les personnes prises dans la toxicomanie à s’en sortir.
À cet égard, des expériences pilotes sont en cours dans plusieurs grandes villes pour créer un espace accessible aux toxicomanes où ils pourront consommer leurs produits dans un environnement sanitaire approprié.
L’objectif est bien sûr de promouvoir la santé, la désintoxication, ainsi qu’une approche socialement intégrée. Les personnes luttant contre cette dépendance ont souvent de nombreux autres problèmes à résoudre, tels que le logement, l’emploi, la famille… Nous devons les aider à s’en sortir.
Vous parlez d’un lieu ? Ne s’agit-il pas d’un bus ?
Oui, le projet que nous envisageons à Charleroi serait d’avoir une salle de consommation supervisée mobile. Personne ne souhaite avoir un tel établissement près de chez lui, ce qui est compréhensible. L’idée est donc d’équiper un bus qui pourrait se déplacer à différents endroits.
Êtes-vous tout à fait convaincu par ce projet ?
La gestion de la toxicomanie est un problème extrêmement complexe, et il n’y a pas de solution idéale. Ce type de projet est une expérience pilote qui nécessitera une évaluation.
Ce n’est pas un projet que l’on mène à la légère, mais nous n’avons pas d’autre choix. Face à de telles situations de détresse humaine, nous devons proposer des solutions.
Il y a aussi une question de Tanguy Luambua concernant une salle de fête pour les étudiants à proximité du nouveau Campus UCharleroi.
Oui, c’est une excellente question de la part de notre chef de groupe. Si nous voulons que le Campus UCharleroi réussisse, il est essentiel de trouver des espaces où les étudiants peuvent se réunir, créer du lien social et s’amuser. Cela fait partie intégrante de l’expérience des études supérieures et universitaires. C’est une période extraordinaire de la vie.
Notre Echevine des Fêtes, Babette Jandrain, ne pourra malheureusement pas être présente pour répondre directement à Tanguy, mais nous savons qu’elle suit de près le dossier, et nous espérons qu’il pourra aboutir rapidement.
Il y a également la proposition d’une journée sans voiture à Charleroi en 2024. Qu’en pensez-vous ?
Je trouve que c’est une excellente idée. En tant qu’usager de la voie publique, je me déplace régulièrement en voiture, à vélo et à pied, et j’utilise le métro pour me rendre à l’hôtel de ville lorsque c’est nécessaire. Je pense que nous avons de bonnes options de mobilité à Charleroi.
Cependant, une initiative « Charleroi sans voiture » dans le cadre de la semaine de la mobilité serait très bénéfique. Cela permettrait aux habitants de Charleroi de réinvestir leurs espaces urbains.
Il y a également une seconde question de Tanguy Luambua concernant l’extinction de l’éclairage public…
Oui, je partage entièrement l’avis de Tanguy. J’ai déjà demandé à plusieurs reprises de rétablir l’éclairage la nuit. Il avait été éteint lorsque les prix de l’énergie étaient excessivement élevés. Depuis lors, ils ont baissé, mais les lampadaires n’ont toujours pas été rallumés, principalement pour des raisons d’économie d’énergie.
Je pense que ce n’est pas une décision judicieuse. Cela renforce le sentiment d’insécurité que de nombreux citoyens ressentent. J’ai moi-même éprouvé un sentiment d’insécurité en circulant la nuit dans certains quartiers. Je pense que nous augmentons ainsi le niveau d’insécurité publique pour des économies minimes. J’espère que nous pourrons bientôt prendre une décision positive.
D’ailleurs, la Ministre flamande de la Mobilité a demandé aux communes flamandes de rétablir l’éclairage public pour des raisons de sécurité routière à l’approche des mois plus sombres. Ce serait une mesure bienvenue.
Un dernier sujet ?
Oui, je répondrai à la question de Nicolas Kramvoussanos concernant le dossier de rénovation de la rue Lambillotte à Jumet. Ce sera l’occasion de faire le point sur ce dossier important, dont les travaux débuteront le 2 octobre prochain.
Et pour le reste ?
Je suis ravi de retrouver mes collègues du Conseil communal avec lesquels j’entretiens d’excellentes relations. Chaque séance est l’occasion de discuter en coulisses des préoccupations de nos quartiers respectifs.
Dans l’ensemble, je trouve que nos Conseillers communaux, quel que soit leur parti, sont attentifs à transmettre les préoccupations de leurs concitoyens au Collège communal et à l’administration, ce qui nous permet de trouver des solutions pratiques à de nombreux problèmes locaux. Cela rapproche la ville de ses citoyens et la rend plus efficace dans son fonctionnement. C’est ce qui me motive à m’engager, et je pense que c’est également le cas pour de nombreux de mes collègues.
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