Brahim Ziane – Citoyen parmi les citoyens
Temps de lecture : 11 minutes

Te souviens-tu du premier moment où tu as senti que tu étais intéressé par la politique ?

Oui. Ça date de la campagne pour les fédérales en 2007. La CSC m’avait invité à assister à un débat au café/restaurant Notre-Maison. J’étais délégué syndical dans l’entreprise Galva 2000, aujourd’hui Galva Power, à Pont-de-Loup.

« Retrouvailles avec Catherine Fonck » 

La politique et moi, à l’époque, ça faisait deux. Mais je reconnais que les échanges m’ont intéressé. Notamment quand deux des protagonistes, Paul Magnette et Catherine Fonck s’exprimaient.

Brahim Ziane et Catherine Fonck, le 27 juin à Thiméon, entourant Roberto Dortola, enseignant.

Sans imaginer que 11 ans plus tard, je prêterais serment devant Paul Magnette au Conseil communal de Charleroi et que je reverrais Catherine Fonck. D’abord lors d’une rencontre dans la région de Mons, il y a trois ans, quand une délégation de chez Metea dont je faisais partie est venue lui dire notre hostilité aux mesures d’austérité. Et tout récemment à la soirée de remerciement des Engagés, ce 27 juin à Thiméon.

« La Belgique ? En trois étapes » 

Ton CV mentionne une naissance à Casablanca : quand et dans quelles circonstances es-tu venu en Belgique ?

Cela s’est fait en trois étapes. J’avais 6 ans quand j’ai accompagné ma maman chez mon oncle, son frère, Houmini Bouchaïb, mineur au Roton, qui fut le dernier charbonnage de Wallonie en activité. Il habitait la rue du Wainage à Farciennes. Nous y avons vécu pendant quelque temps. Ce séjour m’a impressionné. J’ai fait un petit tour dans une école maternelle. Je garde une photo d’une excursion à Waterloo.

Le petit Brahim, au pied du Lion… La photo n’est pas nette ; le souvenir, très  marquant.

Et la Belgique, grâce à mes antennes familiales qui y vivaient, restait un rêve d’enfance pour y vivre.

J’y suis revenu 16 ans plus tard, seul cette fois, toujours chez mon oncle, avec l’idée de m’inscrire aux Aumôniers du Travail pour y suivre des cours de comptabilité. Mais je m’y suis pris trop tard. Donc par après, je les ai suivis au Maroc.

« Influencé par mon oncle, bien intégré ici » 

Ce n’est pas le parcours classique d’un enfant de l’immigration…

C’est vrai. Notre contexte social n’était pas celui de personnes cherchant coûte que coûte à s’établir dans un autre pays en espérant y trouver une situation meilleure. Mes parents n’étaient pas riches, pas pauvres non plus. Ils appartenaient à la classe moyenne. Ils n’ont jamais eu l’intention de vivre ailleurs qu’au Maroc.

Mon père a d’abord eu un petit restaurant au rez-de-chaussée de notre maison. Il a changé de métier à ma naissance en travaillant dans une société de transit (import/export), de marchandises. L’entreprise règle toutes les formalités concernant la douane.

C’est lors de mon troisième séjour, en 1989, toujours dans la famille, que j’ai décidé de m’installer en Belgique. Le choix du pays fut influencé par mon oncle. Ce qui fait que Je suis naturalisé belge depuis 1993.

« Plusieurs formations » 

J’ai terminé ma carrière chez Galva Power en étant responsable de la qualité. Avec mon propre bureau ce qui a créé parfois de la jalousie parmi les collègues de travail.

Ton premier travail ?

J’ai trouvé un emploi chez Galva 2000 en 1991 une entreprise de fabrications métalliques spécialisée dans la galvanisation à chaud ou j’ai travaillé dans la production avant de devenir responsable de production, puis chef d’équipe pour terminer en tant que responsable de la qualité.

Un magnifique parcours, vraiment que je ne  regretterai jamais.

Tes études ?

Après mon baccalauréat, j’ai aussi fait deux années de langues à l’université de Casablanca, et suivi des cours de comptabilité.

Ton parcours syndical ?

Je suis devenu délégué syndical en 1999 en étant effectif en DS, CPPT (commission de prévention et de protection du travail) et en CE (conseil d’entreprise).

J’ai pu suivre plusieurs formations, au sein de l’entreprise. Les  unes proposes par la CSC : un graduat en sciences sociales, des formations en communication et conseiller en prévention niveau 3. Une autre par la société Ascento, une agence de formation de cadre quand je suis devenu chef d’équipe.

« Quand on a les moyens, on peut virer n’importe qui, même un délégué syndical » 

Je terminais ma carrière dans le contrôle de la qualité du matériel en occupant durant les dix dernières années  un bureau avec tout le matériel informatique – c’est dire la confiance ! – quand, fin 2023, mon parcours fut brutalement stoppé : j’étais licencié.

Plus de 30 ans dans la même entreprise…

Licencié ? Après 33 ans de carrière ?

Oui, malgré le fait que les raisons pour lesquelles j’ai été viré n’étaient pas correctes. Et que je n’ai pas reçu mon C4 pour faute grave, comme le sous-entendait l’entreprise. J’ai gagné au Tribunal du travail, ainsi qu’en appel. J’ai donc eu 4 ans et demi d’indemnités de départ. Quand on a les moyens, on peut virer n’importe qui, même un délégué syndical, « en période de solde », une expression qui désigne la fin de son mandat, ce qui réduit le montant de l’indemnité à lui verser.

Que te reprochait-on ?

Rien sur le plan professionnel. Seulement un mot inapproprié – « caisse noire » – qui a mis la direction hors d’elle.

Je participais à un Conseil d’entreprise. Je négociais depuis des mois pour obtenir des détails de paiement d’une prime CCT90, c’est-à-dire une prime versée en fonction d’objectifs atteints ou non. Je suspectais que la prime était moins importante qu’elle aurait dû l’être. J’évoque alors l’expression « caisse noire », qui était alimentée par des dons de clients satisfaits que nous utilisions pour la Saint Eloi. Et qui a disparu des usages.

« Soutenu par Jean-Marie Hoslet » 

Avec Jean-Marie Hoslet. Pour lui, j’ai voté cdH aux élections communales de 2012. Une sorte de remerciement anticipé pour son action en ma faveur, 11 ans plus tard.

J’aurais dû parler de « caisse de fonctionnement ».

En entendant « caisse noire », la direction comprend qu’un délégué l’accuse de faire des ventes illégales et de tenir une comptabilité parallèle qui n’apparait pas dans les comptes officiels !

Ce qui est faux. La direction refuse l’argument. Je suis dehors. Avec le soutien de Jean-Marie Hoslet, le chef de la CSC METEA et celui du service juridique, je refuse le licenciement pour faute grave. Le juge me donne raison, tout en admettant que l’expression « Caisse noire » n’est pas appropriée. L’appel confirme le verdict, que ce n’est pas une faute grave.

« J’étais le seul à mettre les bâtons dans les roues » 

Était-ce vraiment la seule raison ?

J’étais le seul qui mettait des bâtons dans les roues de la direction dans les discussions. J’étais combatif, je ne disais pas «amen» à tout. J’avais un avantage d’être dynamique dans mon travail et acteur de changement au sein de mon entreprise, d’être un peu dans les chiffres, ce qui me permettait de bien décoder les propositions lors des négociations pour la prime CCT90.

Le combat syndical a évolué. Il y a moins d’actions qu’auparavant, mais elles restent indispensables

De l’amertume ?

Non. Je constate une évolution dans le syndicalisme. Il y avait davantage de mouvements et d’actons auparavant.

D’accord, il y a la fragmentation croissante de la société qui rend l’organisation de mouvements collectifs plus compliquée.

J’ai aussi l’impression que les délégués sont plus souvent dans la peur de perdre leur emploi. Elle les amène à privilégier des arrangements, ce qui équivaut à admettre le sacrifice de quelques-uns dans le but de maintenir l’emploi de la majorité.

C’est un grand souci dans la société d’aujourd’hui, pas seulement dans le monde syndical. Dans beaucoup de milieux, c’est la peur qui gouverne.

Quelles sont les raison qui t’ont mené à te présenter sur la liste PTB en 2018 ?

Un collègue syndicaliste, Christophe Mazy, rencontré lors d’une formation à la CSC, membre du PTB, m’a proposé d’assister à une réunion. J’y suis allé par curiosité, j’ai apprécié le programme et j’ai été convaincu de me présenter. Je considérais que soutenir un des partis de gauche, c’était aider les travailleurs d’une autre manière que par mes responsabilités syndicales, qui consistent, par exemple à se battre pour des augmentations salariales.

« Je ne m’attendais pas à être élu » 

Pourquoi pas le PS ?

J’étais toujours proche du PS, sans en avoir été membre. A mes yeux, soutenir le PTB était positif, y compris indirectement pour le PS, car les programmes avaient des ponts communs dans l’idée de former une majorité de gauche.

T’attendais-tu à être élu ?

Non. Je n’étais pas membre du PTB. Ils m’ont proposé d’être sur leur liste parce que j’étais délégué syndical et qu’à ce titre, je devais être apprécié par un certain nombre de personnes. Mais de là à recueillir 348 voix et d’être élu, oui, ça m’a surpris. Je garde un bon souvenir de la campagne. On avait une belle équipe, on s’entendait bien, j’ai gardé des contacts. Entre parenthèses, plusieurs potes de l’équipe ne sont pas restés au PTB.

« Ce n’est pas le PS qui a fermé la porte » 

Tu as quitté le PTB en juin 2020. Pour quelles raisons ?

La première est la désillusion. C’est lié à mon acceptation d’être candidat. Ils ont annoncé qu’ils souhaitaient former une coalition avec le PS. Comme à Zelzate, près de Gand où ça s’est réalisé. Il y a eu des discussions, sans succès. Ce n’est pas le PS qui a fermé la porte. Pour moi, c’est le PTB qui n’a pas voulu l’ouvrir par peur de ne pas arriver à réaliser son programme dans une coalition…

Il y a d’autres raisons qui concernent l’organisation interne. Tu sens une différence de traitement entre ceux que j’appelle les marxistes endoctrinés et les autres. Mais c’est du passé, j’ai tourné la page.

Ton bilan de conseiller communal ?

Syndicaliste, je défendais les travailleurs ; conseiller communal indépendant, je représentais et défendais l’ensemble des citoyens. Avec les Engagés, je souhaite poursuivre cette mission.

Comme délégué syndical, tu avais l’habitude de prendre la parole, non ?

Devant les travailleurs, on est en famille, on ne craint pas de dire un mot de travers. Dans les négociations sociales, la discussion se passe en petit comité, à l’abri des caméras. Au Conseil communal de Charleroi dans le décor impressionnant de l’Hôtel de Ville, je ressentais le fait d’être épié, jugé. Beaucoup de gens mettent la politique et le syndicalisme sur le même pied. Cela n’a rien à voir, même dans les négociations…

« Fontaines et toilettes publiques » 

Et comme conseiller indépendant ?

J’étais naturellement libre de choisir mes sujets, mais pour les traiter, j’étais forcément seul. Ce qui me plaisait, c’est de relayer les préoccupations de personnes que je rencontrais qui me soumettaient un problème personnel qui avait une portée générale. Par exemple le manque de fontaines à eau ou de toilettes publiques obligeant les gens, et je ne parle pas seulement des dames, à demander à pouvoir utiliser les toilettes d’un magasin.

Je suis encore intervenu à propos de la piscine de Gilly, des soucis sur la Place Destrée, et sur d’autres sujets bien entendu. C’est cette fonction, de rôle de délégué des citoyens qui m’a donné l’envie de continuer et pour cela, de trouver une formation politique qui me corresponde.

« Les Engagés s’adressent à l’ensemble de la population » 

Je connaissais Eric, forcément, nous avons eu de bons échanges avant que je ne le rejoigne pour le meilleur.

Pourquoi Les Engagés ?

J’appréciais le travail d’échevin d’Eric Goffart, nous avions des échanges, je savais qu’il jouissait d’une bonne réputation. J’ai été frappé par la refondation du parti. L’avantage des Engagés, c’est de clairement se situer au centre qu’ils ont dynamisé et de s’adresser à l’ensemble nos concitoyens sans les catégoriser, selon qu’ils soient de droite ou de gauche. Nous répondons aux attentes aux préoccupations de tous.

C’est ce que je faisais en tant que conseiller communal indépendant. Les Engagés renforcent ma conviction : citoyen parmi les citoyens, je suis leur relais, leur délégué, pour reprendre le terme de mon ancienne fonction. L’essentiel quand quelqu’un attire mon attention sur un souci, un problème, ce n’est pas de savoir pour qui il vote, mais de comprendre sa préoccupation et les conséquences qu’elle a pour lui et pour les personnes qui la partagent. Ne pas résoudre un problème, c’est risqué de l’accentuer.

Pour chaque problème soulevé, nous devons appliquer la position qu’entre autres les Engagés défendent à propos des soins de santé. Réfléchir à ne pas gaspiller l’argent, d’accord, mais diminuer les coûts de manière unilatérale, c’est pénaliser la population qui déjà se passe de certains soins trop chers.

Ce qui équivaut augmenter le nombre de malades et donc le coût de la sécurité sociale.

Je suis les négociations actuelles pour former les gouvernements. Maxime Prévot a la carrure et la force tranquille pour marquer notre différence. Le gouvernement wallon en cours allie la droite ET le centre. Et dans un match de foot, c’est le centre qui anime le jeu… (Sourire)

Comme l’a souligné Eric Goffart en me présentant à la presse, je rejoins « une force de rassemblement qui montre bien la pertinence du nouveau modèle des Engagés, rassembleur et inclusif ».

Avec quelle ambition ?

J’espère faire partie de l’équipe des conseillers. Car je sais que les Engagés m’aideront à porter mes valeurs et continuer mon travail pour les citoyens. C’est d’abord cela qui m’a conquis, parce que je ne suis jamais que le porte-parole des concitoyens, sans oublier les personnes à mobilité réduite.

« Ma partie marocaine ? L’éducation et l’ouverture d’esprit » 

Avec d’autres candidats, tu portes aussi les valeurs de la diversité. Comment définirais-tu la part du Maroc qui vit en toi ?

L’éducation, qui commence dans la famille et l’ouverture d’esprit. Le roi du Maroc Hassan 2 a donné l’exemple. Que mon pays d’origine soit majoritairement de confession musulmane n’empêche pas de vivre en bonne harmonie avec nos compatriotes d’autres confessions, en participant tous pleinement à  la vie sociale, à l’économie.

On trouve aussi le goût des voyages, du sport, qui a beaucoup compté dans ma jeunesse.

Et la part de la Belgique ?

(Sourire) Je ne me pose jamais cette question. Je suis Belge, point. Pas besoin de signaler mon origine marocaine : c’est assez visible, non ? Comme je me suis installé tard et que j’ai été bien accueilli et que je suis adapté sans souci à la culture, je saluerai le sens de l’accueil de la Belgique. J’ai des amis de toutes les origines. Je suis marié à une Italienne, Anita Marucci…

Membre depuis 5 ans de la compagnie des Archers de Heigne. C’est Jean-Marie Hoslet, encore lui, qui m’y a introduit.

Vous savez, j’ai un oncle qui a également épousé une italienne, et un autre une française. Et si vous me posez la question des différentes convictions religieuses, le principe est le respect. Chacun de nous est né dans des familles différentes, que ce soit dans la culture ou la religion. Chacun de nous a la liberté de sa croyance.

« On peut être mieux connecté au monde et perdre la force de la connexion humaine » 

Tu parlais de l’éducation

Enfant, je jouais beaucoup dehors, dans la rue, dans les terrains vagues. Nous inventions des jeux, nous organisions des matchs. C’est ainsi que je vivais au Maroc. C’est ainsi que les amis d’ici  vivaient.

Nous avions le sens de la collectivité et de l’entraide, le respect des aînés, grâce à l’éducation transmises par nos parents.

Aujourd’hui, trop de jeunes, de plus en plus tôt, s’enferment dans leur chambre devant leur écran. Ils sont connectés aux jeux, déconnectés socialement.

J’ai vu récemment sur Internet une scène qui m’a frappé. Cela passe dans un train. Il n’y a pas plus de place assise dans le compartiment. Une dame âgée monte et s’arrête devant un jeune homme, assis, absorbé par ses écouteurs. Il voit la dame et ne bronche pas. Je n’ai pas l’impression qu’il ait décidé volontairement de rester assis. Mais il ne capte pas spontanément qu’il doit lui céder sa place. La dame n’a rien dit, de peur sans doute de provoquer une réaction fâcheuse.

On peut connaître beaucoup de choses en étant connecté au monde aux infos, par la facilité technologique, mais on peut perdre le sens de la connexion humaine, le respect, Heureusement, ce n’est pas une généralité.

Je reste optimiste, pour mon fils de 23 ans, Ziane Mehdi. Avec sa bonne éducation, j’espère qu’il en aura toujours un grand cœur et le respect absolu pour chacun.


CV de Brahim Ziane

Conseiller communal, Les Engagés

  • Contact :
    236, rue Pont d’Arcole – 6060 Gilly
    0475/69.96.46
    Zb155t@hotmail.com
    Marié, un enfant

Formation (études à Casablanca)

  • Baccalauréat
  • Cours de Comptabilité
  • Langues modernes (deux à l’Université)

Formation en Belgique

  • Graduat en sciences sociales, communication et conseiller en prévention niveau 3 (par la CSC)
  • Formation de cadre par la société Ascento

Parcours professionnel

  • 33 ans chez Galva Power : employé à la production, chef d’équipe, responsable de la qualité
  • Délégué syndical CSC, membre de CPPT (commission de prévention et de protection du travail) et du conseil d’entreprise

Qualités

  • A l’écoute, ouvert d’esprit, solidaire, esprit critique

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